En apprenant qu’Alphabet négocie l’acquisition de Wiz pour 30 milliards de dollars, ma première réaction a été : « Ils ont complètement perdu la boule. » Puis, en creusant, j’ai compris que cette folie apparente cache une panique bien réelle. Google, maître de l’informatique mondiale, se retrouve obligé de claquer 30 milliards pour acheter ce qu’il aurait dû développer en interne depuis dix ans. Cette acquisition record n’est pas un signe de force, c’est l’aveu d’un échec stratégique majeur.
Et le plus ironique ? Ils paient au prix fort pour rattraper leur propre retard.
Pourquoi 30 milliards me semblent délirants
Pour contextualiser : 30 milliards, c’est plus que le PIB de certains pays. Google pourrait acheter Netflix ET Spotify avec cette somme. Dépenser autant pour une entreprise de cybersécurité, même excellente, révèle soit une vision géniale, soit une erreur d’appréciation monumentale.
Ma conviction après quinze ans d’observation des acquisitions tech : quand on paie si cher, c’est généralement qu’on a raté le coche et qu’on panique.
Ce que cette acquisition révèle sur la stratégie Google
Google domine la publicité en ligne et le cloud, mais a complètement raté le virage cybersécurité. Pendant qu’Amazon développait ses solutions de sécurité en interne et que Microsoft rachetait intelligemment des startups cyber, Google se contentait de ses outils basiques.
Résultat : ils sont obligés d’acheter Wiz au prix fort pour combler un gap béant dans leur offre enterprise.
Mon analyse de Wiz (l’entreprise à 30 milliards)
Wiz, c’est effectivement du solide. Fondée en 2020 par des anciens d’Adallom (racheté par Microsoft), l’entreprise a levé massivement et croît exponentiellement. Mais 30 milliards pour une boîte de quatre ans ? Les multiples de valorisation défient l’entendement.
Cette surpay révèle la desperation de Google plus que la valeur intrinsèque de Wiz.
L’erreur stratégique que Google paye aujourd’hui
Google a sous-estimé l’importance de la cybersécurité dans son offre cloud. Ils pensaient que leur expertise technique suffisait. Erreur : les entreprises veulent des solutions de sécurité intégrées, pas des outils techniques isolés.
Microsoft l’a compris depuis longtemps avec son approche « security-by-design ». Google découvre cette réalité… en 2024.
Ce que cette acquisition change pour le marché
30 milliards injectés dans la cybersécurité vont faire exploser les valorisations sectorielles. Si Wiz vaut 30 milliards, que valent CrowdStrike, Palo Alto Networks, ou Zscaler ? Cette transaction réajuste brutalement les multiples du secteur.
Effet collatéral : bulle spéculative probable sur toutes les startups cyber dans les prochains mois.
Pourquoi cette acquisition m’inquiète pour Google
Dépenser 30 milliards révèle un manque de vision interne troublant. Google dispose des meilleurs ingénieurs mondiaux, d’une R&D colossale, d’une compréhension unique du web… Comment ont-ils pu rater à ce point le développement cybersécurité ?
Cette acquisition externe massive suggère une perte de capacité d’innovation interne.
L’ironie de cette « stratégie audacieuse »
Acheter au prix fort ce qu’on aurait dû développer en interne, c’est audacieux ? Cette acquisition ressemble plus à un aveu de faiblesse qu’à une vision stratégique. Google découvre que l’innovation ne s’achète pas toujours… mais parfois, si, très cher.
Leçon d’humilité pour une entreprise qui se croyait technologiquement infaillible.
Mon analyse du timing de cette annonce
Cette acquisition tombe juste après plusieurs failles de sécurité embarrassantes chez Google. Coïncidence ? Plutôt une réaction en mode panique pour rassurer clients et investisseurs sur leurs capacités cybersécurité.
Communication de crise déguisée en stratégie offensive.
Ce que pensent vraiment les clients Google Cloud
Depuis mon observatoire suisse, je vois les entreprises hésiter sur Google Cloud… principalement pour des questions de sécurité. AWS et Azure inspirent plus confiance. Cette acquisition vise explicitement à corriger cette perception.
Reste à voir si acheter Wiz suffira à convaincre les DSI européens.
Ma prédiction sur l’intégration
Intégrer une startup de 4 ans dans la machine Google sera un défi colossal. Cultures différentes, processus incompatibles, équipes qui ne se connaissent pas… Historiquement, Google rate plus d’acquisitions qu’il n’en réussit.
Probabilité de succès de cette intégration : 40% maximum. Trop cher, trop gros, trop rapide.
L’enseignement pour l’industrie tech
Cette acquisition prouve que même les géants tech peuvent avoir des angles morts stratégiques énormes. Google maîtrise l’IA, le web, la publicité… mais a raté la cybersécurité. Humilité nécessaire dans un secteur qui se croit omniscient.
Personne n’est infaillible, même pas les GAFAM.
Mon conseil aux actionnaires Alphabet
Cette acquisition est nécessaire mais dangereuse. Nécessaire pour combler le gap cybersécurité. Dangereuse par son montant délirant et les risques d’intégration. Surveillez de près l’exécution des prochains trimestres.
Si l’intégration rate, ces 30 milliards deviendront un boulet financier.
Google vient de prouver qu’en tech, on paye toujours ses erreurs stratégiques. Plus on attend, plus ça coûte cher. 30 milliards de dollars cher, en l’occurrence.
